Dans la publication annuelle 2006 de l' "IGFA World Record Game Fishes" on trouve un passionant article
la perception visuelle qu'ont les poissons de leur environnement.
Ce "Matter of View" a été écrit par le Dr Keith Jones , directeur de recherches
au Centre de Recherches sur les poissons de Berkley, une référence donc.
Voir sous l'eau
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Grâce au merveilleux ouvrage de Stephen Downes, L'art de la pêche à la ligne
on apprenait comment étaient constitués les yeux des poissons en général, et plus précisément ceux des perches
avec le rôle joué par les "bâtonnets" et "cônes" contenus dans les cellules de l'oeil.
La proportion des uns par rapport aux autres induit des perceptions de couleur bien différentes.
Ainsi le profusion de cônes, chez les percidés et surtout chez la perche commune, explique
la sensibilité de ce poisson au rouge.
Voir ce que l'on mange
Comme vous pouvez le voir sur le document (en cliquant sur l'image) les poissons n'ont pas
du tout les m^mes facultés visuelles.
Cela s'explique en considérant le type de prédation qu'il opère, la turbidité de l'eau dans
laquelle il aime évoluer, la plus ou grande lumière naturelle filtrée par l'eau en fonction de la
profondeur de sa tenue.
Ainsi le marlin est un poisson pélagique qui traque ses proies souvent en surface et à la vitesse de l'éclair.
Il balaie donc un spectre très ciblé dans les lumières medium, un peu comme l'homme.
A l'opposé les poissons benthiques ou la carpe qui sont habitués à fouiller consciencieusement le fond, sans hâte
, souvent avec une lumière réduite (par la profondeur ou par le déplacement de limons, quand ce n'est pas la nuit) possèdent une formidable
acuité visuelle, partant haut des infra rouge pour balayer la gamme étendue des ultra violets.
Les carpistes savent bien que la discrétion des montages est le premier postulat de cette pêche même par nuit d'encre.
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Perception des couleurs
Comme le montre l'exemple suivant, la perception des couleurs dépend aussi des contaminations
que peut subir la masse liquide comme la présence d'algues, de planctons, de limons qui altèrent certaines couleurs.
Nous voyons sur ces six leurres que ceux dont les couleurs tirent vers le bas du spectre sont "parasités" par
des suspensions alors que dans une eau limpide ce sont ces mêmes couleurs qui seront le plus visibles au fur
et à mesure que la luminosité naturelle décroît avec la profondeur.
Ces éléments sont à prendre en compte dans le choix de la couleur du leurre
en fonction des conditions du moment.
Enfin ce petit histogramme permet de comparer les performances visuelles entre certains poissons et des mammifères
renommés comme ayant une vue perçante.
Le black bass se situant dans la fourchette haute de l'échelle.
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